La Voie, Pour l’avenir de l’humanité

 

Mon Carnet de Lecture

 

Titre:                    La Voie, Pour l’avenir de l’humanité

Auteur :               Edgar Morin

Editeur :               Fayard 2011

Date de lecture :  Juillet 2011

 

 

 

C’était dans un camp de réfugiés en Asie du Sud-Est, je me souviens encore très bien, au début des années quatre vingt. Un médecin français, m’a donné un livre. Elle m’en a vivement recommandé la lecture. Elle avait raison : c’est un livre fort recommandable.

C’est ainsi que j’ai lu pour la première fois l’ouvrage d’Edgar Morin,  La nature de la nature. J’ai entendu son nom, bien sûr,  quand j’étais étudiant, mais je l’avoue, je ne savais grande chose de lui...

 

Depuis cette époque, cinq d’autres volumes ont vu le jour successivement pour compléter la Méthode :

  1. La nature de la nature, 1977
  2. La vie de la vie, 1980
  3. La connaissance de la connaissance, 1981
  4. Les idée, 1999
  5. L’identité humaine, 2001
  6. Ethique, 2004

 

La Voie, avec sous titre « Pour l’avenir de l’humanité » se présente comme la suite logique de ces six volumes. Cet dernier ouvrage nous propose une analyse prospective en quatre chapitres :

 

1.      Les politiques de l’humanite

2.      Réformes de la pensée et de l’éducation

3.      Réformes de société

4.      Réformes de vie

 

Un état de lieu  indispensable pour connaître la situation présente de l’humanite et nous aide tous à modifier notre regard sur le monde. Car rien ne sert de vouloir changer la société, si ce changement n’est pas fait par les hommes et les femmes libres. Pour être libre, il faut donner à l’individu la possibilité  de construire son propre destin personnel et collectif. Il faut que l’homme du XXIème siècle se libère des routines, des préjugés imposés par des siècles de tradition conservatrice. La dignité de chacun puisse se concrétiser pleinement que  grâce à l’accord de sa pensée avec son action.

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Stéphane Hessel, auteur de Indgnez-vous, conseille avec raison de lire La Voie d’Edgar Morin.

L’auteur nous invite à l’espérance  De plus en plus de gens commencent réellement à prendre conscience de la dimension de l’état actuel des choses. Et ils savent que cela ne peut plus durer éternellement. Bientôt nous n’aurons plus de choix. Il faut dès maintenant, affirme-t-il, s’engager avec ardeur sur toutes les voies réformatrices afin qu’advienne la Voie qui empêchera l’humanité à se faire asservir ou détruire par l’hypertrophie des pouvoirs qu’elle a elle-même engendrés et ne pourrait plus contrôler.

 

L’important est donc de s’arreter quelques instant pour prendre conscience de notre dimension intérieure pour examiner si  nous continuons comme toujours d’utiliser les outils de demain avec la conception et les méthodes du passé.

 

Mes passages préférés.

Vers l’abîme ? Le vaisseau spacial Terre est propulsé par quatre moteurs incontrôlés : la science, la technique, l’économie, le profit, souligne Edgar Mori., Chacun d’eux étaient alimentés par une soif insatiable : la soif de connaissance (science), la soif de puissance (technique), la soif de possession, la soif de richesse.

Changer de voie : Pour aller vers la métamorphose, il est nécessaire de changer de voie.

Notre époque devrait être, comme le fut la Renaissance, et plus encore qu’elle, l’occasion d’une reproblématisation généralisée. Tout est à repenser. Tout est à recommencer.

Les voies vers la Voie : Les réformes politiques seules, les réformes économiques seules, les réformes éducatives seules, les réformes de la vie seules, ont été, sont, seront condamnées à l’insuffisance et à l’échec. Chaque réforme ne peut progresser que si progressent les autres.

Regénération de la pensée politique : La politique est un art. L’art politique comporte inévitablissement un pari, donc le risque d’erreur. Comme toute stratégie, il doit s’avoir s’allier un principe de risque à un principe de précaution. Aucun dosage entre les deux principes ne peut être indiqué a priori.

Une politique de l’humanité serait la symbiose entre ce qu’il y a de meilleur dans

la civilisation occidentale et les rapports extrêmement riches des autres civilisations ; en ce sens, elle serait génératrice de la Nouvelle Civilisation

La voie métisse : La planète offre une extrême diversité de culture singulière. Mais, à l’exception des ultimes peuples premiers, témoins de notre préhistoire, toutes les cultures historiques, y compris les plus anciennes, ont subis des métissages génétiques et culturelles.

Une politique de l’humanité et une politique de civilisation ont également pour mission de lutter contre les préjugés racistes, religieux, xénophobes, qui font l’obstacle aux tendances naturelles créatrices de symbioses et de métissages, tout en veillant à encourager la protection des sources culturelles menacées.

La question démocratique : Il faudrait adopter et adapter une sorte de conception néo-confucienne dans les carrières d’administration publique et les profession comportant une mission civique, càd, promouvoir un mode de recrutement tenant des valeurs morales du candidat, de ses aptitudes, à la « bienveillance »(attention à l’autrui), à la compassion.

Les voies éco-réformatrices : Il nous faut revenir sur la disjonction absolue entre l’humain et la nature.

Homo sapiens ne doit plus chercher à dominer la Terre, mais à la déménager et à l’aménager.

Les analphabètes du XXIème siècle ne seront pas ceux qui ne peuvent lire ni écrire, mais ceux qui ne peuvent apprendre, désapprendre, réapprendre.

Ainsi, il faut enseigner la différence entre théorie et doctrine. Une théorie, scientifique ou non, est vivante dans la mesure où elle est capable de répondre à ses critiques par une argumentation pertinente ou cohérente, dans la mesure où elle peut rendre compte des faits qu’on lui objecte et éventuellement les intégrer en se modifiant. Lorsqu’il est démontré qu’elle cesse d’être pertinente, elle accepte sa propre mort.

L’éthique individuelle :Cette éthique nécessite l’intégration, dans la conscience et la personnalité de chacun, d’un principe d’auto-examen permanent, car, sans le savoir, nous nous dupons sans cesse et nous mentons nous-même. Nos souvenirs se transforment en notre avantage, notre vision de nous-même et des autres est pervertie par l’égocentrisme. Si nous voulons la réforme morale, nous ne pouvons faire l’économie de l’auto-examen et de l’autocritique. Or nous croyons que la solution de nos maux psychiques et moraux relève exclusivement de tiers, psychothérapeutes ou psychanalystes. Certes, autrui nous est nécessaire pour nous connaître nous-même, mais seul l’auto-examen permet d’intégrer le regard d’autrui dans un effort permanent destiné à mieux nous comprendre avec nos carences, nos lacunes, nos faiblesses.

 

Le ciment du couple n’est plus l’alliance de deux familles. L’amour est désormais ce qui crée et lie le couple.

L’émancipation des femmes dans le travail extérieur a mis en crise le système familial traditionnel qui comportait la présence nucléaire de la mère au foyer. Mais des restructurations s’effectuent : l’homme va assumer un certain nombre de tâches domestiques réservés autrefois à la femme.

Ce qu’on peut espérer, c’est non le meilleur des  mondes, mais un monde meilleur.

La réforme de l’esprit dépend de la réforme de l’éducation, mais celle-ci dépend aussi de la réforme de la pensée : ce sont deux réformes maïtresses, en boucle récursive, l’une productrice/produit de la réforme de l’autre, indispensable à une réforme de la pensée politique qui commandera à tous les réformes sociales, économique...Mais la réforme de l’éducation dépend aussi de la réforme de la politique et des réformes de la société, lesquelles découlent de la restauration de l’esprit de responsabilité et de solidarité, à son tour produit de la réforme de l’esprit, de l’éthique,  de la  vie.

 

Ong Thong Hoeung

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